Un album écrit essentiellement durant les confinements. Merci à ceux qui y ont apporté leur précieuse touche : Nad, Patou, Stephane, Nathalie, Garance et Philippe !
Christine Lemoine : Musique Photo
Philippe Tassel et Christine Lemoine : Texte
Février 2021 © Tous droits réservés
Soirée d’été
Quelques teintes pastel
rafraîchissent les tablées
Les verres sonnent et s’emmêlent
en ombres allongées
La tonnelle des voix
habille les souvenirs
Le parfum des fuchsias
est plus sûr qu’un empire
On sait la nuit qui vient
On tait que fuit demain
On récolte des notes
aux arômes framboise
Des paroles qu’on chuchote
dans les rires turquoises
Des flammes de colchiques
frémissent dans les vapeurs
de cet instant unique
le temps des moissonneurs
On sait la nuit qui vient
On tait que fuit demain
Dans la mousse de vaisselle
on prend des rendez-vous
Les premières hirondelles
ouvriront les verrous
La tonnelle des voix
habille les souvenirs
Le parfum des fuchsias
est plus sûr qu’un empire
On sait la nuit qui vient
On tait que fuit demain
Dehors, dans la douceur de l’été, plusieurs générations partagent un repas. Les verres tintent, on trinque : « À ta santé ! »
Dans le soleil couchant, quand les ombres s’allongent, les temps se superposent et se mêlent. Notre enfance, notre vie d’adulte, la vie de nos parents, celle de nos aînés sur le départ. Les enfants, que les parents oublient un instant, courent entre les chaises. On se sourit, on rit. On parle, on raconte. La lune luit, ronde.
Le passé, le présent et l’avenir s’invitent sous la tonnelle. Ils résonnent de petits et de grands bonheurs, de soucis et de tristesse. De secrets et d’amour.
Pourtant, derrière la haie, la réalité est là. On la connaît.
On se promet de se revoir bientôt. Au printemps sans doute.
Soirée d’été est une chanson sur le temps qui coule. Entre marée et naufrage.
Philippe Tassel
Christine Lemoine : Musique Texte Photo
Mai 2021 © Tous droits réservés
La dernière chambre
Les murs entament leur révérence
S’effacent pour les vagues d’incandescences
les sabots résonnent
des parfums se frôlent
des accents valonnent
les dorures filantes de ton âme s’envolent
Tu t’en vas
Tes bras délient l’apesanteur
bercent le chant migrateurs
L’infini vent du large
définit le lent voyage
Tu nages
Des femmes en noir et blanc te lavent doucement
Leurs éclats de voix te ramènent au présent
Aux froissements des étoffes, ton corps nu s’abandonne
Lentement le roulement de mille mains te savonne
les sabots résonnent
des parfums se frôlent
des accents valonnent
les dorures filantes de ton âme s’envolent
Tu t’en vas
Et les fissures s’étirent
t’enlacent encore
Oh tu ne peux plus rester là
L’ appel des étoiles est plus fort que toi, bien plus fort que tout
Tu pars
Sans peur
Tes barreaux d’os et de chair lâchent
Je te retrouverai où que tu sois
Je garde tes minerai d’âme au cœur
Et dans les marées célestes, s’invite l’éclat de son astre.
Il est là.
Enfin tu l’embrasses.
La dernière chambre est celle du dernier départ.
Une histoire d’humains présents les uns aux autres pour cet ultime voyage.
Une histoire d’amours, de libération et de retrouvailles.
Christine Lemoine
Christine Lemoine : Musique, texte
Nathalie Joannes : Photo
Aout 2021 © Tous droits réservés
Gare de Lyon
Sous son pull une toute petite musique résonne
Roule tambourine tourne et tourbillonne
Voilà le rythme qui guide, qui groove chacun de ses pas.
Gare de Lyon au petit jour
C’était un dimanche devant la grande tour
Le brouillard ankylosé tenaient sa revanche
Il se baladait des pavés aux nuits blanches
Il arrivait du dernier train de nuit
Le Vérone Paris
La lumière plissé s’est
Petit à petit embrasée
Devant la grande horloge Il s’est arrêté là
Devant la grande horloge Elle s’est arrêté là
Devant la grande horloge ils ont repris leurs pas
Ils sont repartis chacun de leur côté
L’air de rien, sans se retourner
Et puis tant pis faire demi-tour
Jusqu’à la grande tour
Oh oh chercher sa veste bariolée
Ramasser son vieux ticket
Devant la grande horloge Il s’est arrêté là
Devant la grande horloge Elle s’est arrêté là
Devant la grande horloge ils ont repris leurs pas
Et si une infinie solitude
Succède a une infinie solitude
Il restera toujours le voyage
D’autres voyages
Est-ce que c’est vraiment plus fou
Que de mourir ici à feu doux
Partir
Et changer les aiguilles en saphir
Gare de Lyon au petit jour
C’est un dimanche devant la grande tour
Le brouillard ankylosé tenaient sa revanche
Il se baladait des pavés aux nuits blanches
Elle prenait le dernier train de nuit
Pour Vérone en Italie
La lumière plissé l’avait
Petit à petit embrasée
Devant la grande horloge…
Christine Lemoine : Chant Guitare Batterie Mixage Musique Texte Photo
Nad : Basse
Patou : Violoncelle
Stéphane Noël : Clavier
Avril 2020 © Tous droits réservés
La ballade à vélo
On prend le chemin de halage
Sur nos deux vélos
Dans les premiers chants d’oiseaux
De longues langues de brumes dansent
Sur la peau du canal
Du miroir d’eau sortent des battements d’ailes
On file
Et le souffle du vent s’enroule
Comme une caresse légère sur nos joues
On file
Et le souffle du vent murmure
Bienvenus sur notre terre, chez les vivants
On passe sous un arche
De feuilles et de branchages
Sous la voute tournoient des paillettes
Je roule le nez en l’air
Et je sais que sous la pont tu m’attendras
On trempera nos lèvres dans l’eau fraiche
Le décor change peu à peu
Nous traversons la ville
Des grappes d’humains flânent le long du canal
Des cris, des casquettes, des glacières, des corps allongés
Se partagent les berges ensoleillées
Un jour, on pourrait tout perdre
Quand on aura fini de tout polluer
Un jour mon amour le long des berges
Personne ne viendra se balader
« Le caïman » a été écrit à partir des mots d’autres personnes (1 sur 10 en France)
Pour lever un petit coin de l’omerta
Pour canaliser la colère.
Avec Nad à la basse et aux choeurs
Olivier Tulout au Trombone
Garance Colomer et Philippe Tassel aux choeurs
Christine Lemoine au chant, guitare, batterie, musique et texte
©Mai 2020 Tous droits réservés
Le caïman
L’odeur du café monte dans la cage d’escalier
Mon cœur commence à taper
20H45 Maman part travailler
Il l’embrasse et ferme à clé
Ou pourrais-je me cacher ? Ou pourrais-je respirer ? Ou pourrais-je oublier ?
Il fouille les étagères, il va monter ce soir
Pour me lire une histoire
Il est beau, il est grand
Personne ne me croira
Il y a un caïman sous le prince charmant.
Ou pourrais-je me cacher ? Ou pourrais-je respirer ? Ou pourrais-je oublier ?
La nuit, le caïman sort de ses eaux boueuses
J’entends son pas étouffé
La porte de ma chambre comme une feuille de papier
Mon corps s’enfonce dans les marais
Ou pourrai-je oublier…
Pendant que je conduis, tu aimes me regarder
J’aime voir tes yeux s’enchanter
Tu poses poses doucement ta main sur ma jambe
Je sombre dans l’odeur du café.
Ou ?