Avec Christine Lemoine (musique, texte, chant, guitare) Guillaume Delmotte (violoncelle, basse, chœurs) Pierre-Olivier Lair (batterie, percussions, choeurs) et tout notre enthousiasme
Novembre
Sous toutes les pluies de novembre
J’entends ton ombre qui court
Et l’eau qui tape sur mes joues
J’étais là à t’attendre, de demi-tour en demi-tour
Pour ce tout dernier rendez-vous
Pour ce dernier rendez-vous
Juste encore un dernier
Sur l’asphalte miroitant de bouts d’étoiles d’argent
Tu n’es jamais apparu
J’étais là à m’éteindre de petit bout en petit bout
Dans ce désert infini
Dans ce désert infini
Dans ce désert glacé
Avec le temps, tu vois, tout ne s’en va pas
Les clapotis d’argent restent au fond de moi
Cette journée de novembre, réapparait parfois
Mais je n’ai plus le mal de toi
Je n’ai plus le mal de toi
Plus le mal de toi
Texte et photo : Christine Lemoine – Tous droits réservés ©Décembre 2022
Code œuvre SACEM 5109050211
Rose
Ce matin là le fil s’étire, s’effiloche
La fibre se détend, craque lâche sur le plancher
Lentement, le collier de mes pensées s’ouvre, s’ouvre
Et les perles roulent sur le sol
Les visages sous l’armoire pourraient venir m’aider
Les perles dans la poussière ont l’air de m’observer
Lentement, je vais les ramasser pour les coudre
Pour les coudre de barbelés
Les perles roulent sur le sol
Il manque la turquoise, celle au bleu délavé
Il me manque ton regard, mon ciel limpide d’été
Et si j’abandonnais, si je laissais cette vague lentement me dissoudre, me dissoudre
Les enfants viennent bientôt, je crois qu’il fera beau
Ils ne doivent pas trouver les perles sur le plancher
On ira ramasser, compoter, déguster des fruits sous l’abricotier
Il fera beau, je crois qu’il fera chaud
Il fera beau, je crois.
Texte et photo : Christine Lemoine – Tous droits réservés ©Décembre 2022
Code œuvre SACEM 5109050511
Lucie
La maison est encore plongée dans le noir
Tu traverses à tâtons le couloir
Est-ce que tu vas oser regarder
Par la porte entrebâillée ?
Il est là, tranquillement allongé
Ses longs cils, comme une toile d’araignée
Fil à fil lentement tissés
Pour t’envoûter, te posséder
Tu avais tant rêvé d’amour solaire
De rouge grenade volé sous les portes cochères
Tu avais tant rêvé
Il a l’air comme ensommeillé
Ses longs bras, couteaux tirés
Qu’il aimait t’entourer, te serrer !
Tu étais son jouet, sa poupée
Bouts de toi tendrement découpés
Bas de soie doucement déchirés
Sa jalousie vidait tes miroirs
L’Andalousie criait dans ta mémoire
Tu avais tant rêvé d’amour solaire
De rouge grenade volé sous les portes cochères
Tu avais tant rêvé
Ses deux mains semblent te regarder
Tu connais bien leur portée
Hier il t’a frappée.
Maintenant il dort comme un bébé !
La maison est encore plongée dans le noir
Tu traverses à tâtons le couloir
Est-ce que tu vas oser ?
…
Tu t’en vas ! C’est terminé !
Texte et photo : Christine Lemoine – Tous droits réservés ©Décembre 2022
Code œuvre SACEM 5109050811
J’arrive
Une main sur l’oreille
L’autre sur le réveil
J’arrive
La cuillère dans la tasse
délaie le temps qui passe
J’arrive
Un peu de crème de jour
redessine les contours
d’une vie qui dérive
J’arrive
Avenue de la grande armée
de voitures arrêtées
mon cœur prend l’offensive
et quitte un peu la rive
Le panneau de l’A13
comme une parenthèse
pour filer à l’anglaise
Oh filer à l’anglaise
Oh oh, je prends la première voie libre
oh oh je veux tenir encore en équilibre
Je n’arrive plus à gagner cette vie qui m’appartient
C’est bon, je quitte la route, je sors du chemin
Je file, à l’ouest des villes
Pas le goût des conquêtes, des personnes soumises,
des tâches sans queue ni tête, du temps qui agonise
Je file, à l’ouest des villes
Je prends la route de la mer
des manoirs vides en hiver
Je vais enfin boire, boire un grand bol d’air
Ouh boire un grand bol d’air
Oh oh, les nuages eux aussi se défilent
Oh oh, entourée d’horizon, je roule tranquille
Le téléphone tressaille au fond de la boite à gants
La musique dévore la route en chantant
Je file, à l’ouest des villes
Le parfum de l’iode balade mon cerveau
J’arrive, j’y arrive bientôt
Je file, à l’ouest des villes
Je prends la route de la mer
des manoirs vides en hiver
Je vais enfin boire, boire un grand bol d’air
Ouh boire un grand bol d’air
Une main sur l’oreille
L’autre sur le réveil
J’arrive
Texte et photo : Christine Lemoine – Tous droits réservés ©Décembre 2022
Code œuvre SACEM 5109051511
L’attrape-peur
Lenny se cache derrière les sapins
Sa pierre dorée blottie dans la main
Elle lui fredonne des pays reculés
Où les êtres se parlent sans se déchirer
Là-bas de la cuisine, des cris ont déboulé
Jusque sous les épines où il s’est allongé
Lenny serre sa pierre
Et sa peur s’y terre
Dans la classe, toutes ces nouvelles lettres
Petit à petit ont enchanté sa tête
Ça tourbillonne de files de mots
Comme les feuilles mortes sous le préau
Là-bas du fond de la cour, des coudes ont déboulé
Une pluie de cris sourds, un ballon mille pieds
Lenny serre sa pierre
Et sa peur s’y terre
Des mots, des phrases, des livres par milliers
Des savoirs étincelants, des pistes insensés
Des forets de sapins aux dernières galaxies
Le monde s’ouvre et la peur s’enfuit (Bis)
Lenny dépose sa pierre
Donnée par son grand-père
Il n’a plus peur,
Plus peur
Texte : Christine Lemoine Photo : Philippe Tassel – Tous droits réservés ©Décembre 2022
Code œuvre 5109051811